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Depuis le mercredi 3 mars 2021, le Sénégal est secoué par une grave crise. Des foules manifestent pour exprimer de la colère et des revendications notamment la libération du président du parti Pastef les patriotes, le député Ousmane Sonko arrêté alors qu’il se rendait à une convocation d’un juge. Les dispositifs sécuritaires (Police, Gendarmerie et parfois Armée) sont largement débordés. La violence est partout ! On dénombre des morts, des blessés et la destruction de biens matériels. Plusieurs mairies, tribunaux, bâtiments publics et domiciles privés ont été saccagés. Des supermarchés pillés et des stations-service vandalisées !
Ces évènements surviennent dans un contexte socio-économique et politique particulier. Les mesures prises pour lutter contre la pandémie de la COVID-19 (couvre-feu, interdictions des rassemblements) ont mis à rude épreuve la résilience des classes populaires. De nombreux secteurs de la vie économique sont sinistrés et des centaines de milliers de travailleurs sont privés de leurs sources de revenus. Sur le plan politique, le climat est tendu par les conséquences des ennuis judiciaires de monsieur Sonko et la répression qui s’est abattue sur ses soutiens. Depuis une dizaine de jours, de nombreux militants de Pastef et d’autres partis d’opposition, des responsables associatifs, des syndicalistes sont arrêtés sur des bases plus que contestables et parfois de manière préventive. Parmi les personnes en prison, il convient de s’appesantir sur le sort de Guy Marius Sagna le dirigeant du Front pour une Révolution anti-impérialiste, populaire et panafricaine (FRAPP-France dégage), dont le militantisme l’amène à un troisième séjour carcéral en moins de deux ans. La responsable du mouvement des femmes de Pastef, Maïmouna Diéye et seize de ses camarades sont restées en garde à vue quatre jours pour avoir voulu se rendre en délégation au domicile de leur leader.
Le PGE appelle au calme et à la cessation des violences ; exprime sa profonde préoccupation sur la situation des libertés individuelles et collectives au Sénégal et soutient la demande faite par un nombre croissant de Sénégalais-es de libérer des militants politiques. Le PGE exhorte le gouvernement sénégalais à mettre un terme à ces logiques de répression et à rouvrir la porte du dialogue, dans le respect du droit et des libertés auxquels est attaché le peuple sénégalais.
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Senegal: the EL calls for calm and respect for individual and collective freedoms
Since Wednesday March 3, 2021, Senegal has been shaken by a serious crisis. Crowds are demonstrating to express anger and demands including the release of the president of the “Pastef les patriotes” party, MP Ousmane Sonko, arrested on his way to a summons to a judge. Security forces (Police, Gendarmerie and sometimes Army) are largely overwhelmed. Violence is everywhere! There are deaths, injuries and destruction of material goods. Several town halls, courts, public buildings and private homes were ransacked. Looted supermarkets and vandalized gas stations!
These events occur in a particular socio-economic and political context. The measures taken to fight the COVID-19 pandemic (curfews, ban on gatherings) have severely tested the resilience of the popular classes. Many sectors of economic life are affected and hundreds of thousands of workers are deprived of their sources of income. On the political level, the climate is tense by the consequences of Mr. Sonko’s legal troubles and the repression that has hit his supporters. For the past ten days, many activists from Pastef and other opposition parties, association officials and trade unionists have been arrested on more than questionable grounds and sometimes as a preventive measure. Among the people in prison, it is appropriate to dwell on the fate of Guy Marius Sagna, the leader of the Front for an anti-imperialist, popular and pan-African Revolution (“FRAPP-France get out”), whose activism leads him to a third stay prison in less than two years. The head of the women’s movement of Pastef, Maïmouna Diéye and sixteen of her comrades remained in police custody for four days for having wanted to go in delegation to the home of their leader.
The EL calls for calm and an end to the violence; expresses its deep concern over the situation of individual and collective freedoms in Senegal and supports the demand made by a growing number of Senegalese to release political activists. The EL urges the Senegalese government to put an end to these logics of repression and to reopen the door to dialogue, with respect for the rights and freedoms to which the Senegalese people are attached.